Bon voilà, ça représente au final encore un beau pavé qu'il faudra surement aérer et corriger (merci les modos) j'espère pas trop indigeste et pourtant ce n'est pas exhaustif loin de là, j'ai pas cette prétention.
J'ai juste essayé de décrire des situations qui correspondent à ce que l'on voit sur le lac et de cibler les conseils dans le cadre du "Speed Chalenge" et non pas pour un parcours carré mouillé en mer, ce qui n'aurait rien à voir.
Donc pour mémoire, avant de speeder au lac il faut savoir se placer au vent, donc "caper". Ça commence inévitablement par là avant d'envisager la moindre abattée. Pas le choix !
Connaître ses points faibles et en être conscient c'est déjà un "cap" (sans mauvais jeu de mots) après il faut travailler le truc et pour que ce soit efficace il faut le sentir, donc on se met un peu (au moins au début) en configuration "race" pour être sûr d'avoir le matos et les réglages qui vont avec pour que ça marche.
C'est important techniquement mais aussi mentalement par ce que c'est toujours délicat et pas vraiment sympa de "caper" alors si en plus on se trouve des tas d'excuses bidons, ça va pas aider. le but c'est de sentir ce qu'on fait.
C'est tout en sensation une fois de plus et pas forcément facile à décrire.
OBJECTIF :
Remonter au prés pour aller se placer ou se "replacer" comme on dis souvent, en haut du plan d'eau, comprenez "au vent" pour pouvoir abattre par la suite mais pas seulement, ça peut aussi être pour se sortir du lot et ne pas rester englué dans le paquet avec le clapot croisé, et la dévente occasionné pas ses petits camarades de jeu. Outre le fait que c'est plus "safe" (moins de trafic) ça permet aussi de profiter d'une largeur de plan d'eau plus exploitable, bref à chacun ses raisons.
L'idéal, toujours, c'est de le faire le plus vite possible évidemment (comme quoi c'est encore une histoire de vitesse, décidément) mais surtout le plus efficacement possible car il ne faut pas confondre vitesse (celle de la planche par rapport à l'eau directement lisible au gps) et vitesse au vent, celle qui est le résultat de votre "cap/vitesse" (cad : La projection de votre vitesse sur l'axe de déplacement envisagé (direction opposée du vent), et qui pour faire simple, mesure simplement le temps qu'il vous faudra pour aller chercher une bouée placer "au vent" et ce, peut importe le nombres de bords qu'il vous faudra faire pour y arriver. Parce que l'on va vite se rendre compte que plus on serre le vent plus la vitesse chute, jusqu'à finir par perdre le planing, donc il va falloir trouver le bon compromis.
Par exemple, un rider qui plafonne à 15 nœuds (limite planing) mais qui serre le vent à 45° sera aussi efficace qu'un autre qui avionne à 30 nœuds (spéciale dédicace à Manu) mais qui ne remonte qu'à 75°. Et vice versa.
Petit crobar pour illustrer : Exemple ici pour un bateau en fonction de différents types de voiles.
Lien vers l'article complet (Pour info ça parle d'un simple jeu alors imaginez la prise de tête pour l'América's Cup !!! : http://ludoh2o.com/fichiers/images/Virtual_Winds-Articles/index.html
Bon, vous arrêtez pas aux valeurs citées pour l'exemple (c'est au pif), c'est pas du tout exact mais on s'en fout, c'est pour comprendre le principe, et pas pour se replonger dans les calculs de trigonométrie avec la projection du vecteur vitesse sur la direction du vent suivant le cosinus de l'angle... et puis si vous me prenez la tête je vous envois étudier la polaire de votre voile à savoir sa vitesse en fonction de l'angle au vent et ce pour une force de vent donnée, ha là ça calme, on fais de suite moins les mâlins hein ?
Maintenant s'il y en a que ça passionne, google est ton ami...
Bref, faut juste comprendre que le premier arrivé au bar, sera celui qui à la fois va vite mais aussi remonte le plus fort au vent et qu'il y a plusieurs façons d'y arriver.
Maintenant la question qui se pose c'est quelle est la bonne ?
Et bien en fait ça dépend, bah oui c'est pas si simple et pour mieux comprendre les enjeux, je propose que l'on s'immerge en conditions réelles, C'est beau quand je parle, on dirait que j'ai un truc à vendre... méfiez vous.
La grosse différence par rapport au bateau c'est que nous si on ne plane pas c'est la mort (pas de vitesse pas de cap) donc objectif planing !
EXERCICE :
Par exemple, conditions de vent de Sud-Ouest, départ du PK de l'atlantique et remonté au vent pour aller boire une bière au bar de la pyramide (faut se fixer des objectifs simples et motivants
)
L'idée va être de consacrer au moins une ou plusieurs séances avec cet objectif, typiquement quand les conditions ne sont pas "world record" (là il n'y a que ça à faire) mais il faudra, à termes être capable de le faire aussi dans ce type de conditions pour justement pouvoir en profiter pleinement pour lâcher la fameuse "abattée".
Je rappelle que c'est le but final de l'exercice dont l'idée consiste à exagérer volontairement pour mieux comprendre alors place aux sensations pour mieux travailler sa technique et une fois acquise on poura refaire la démarche inverse mais d'abord on comble un vide.
Pour ça, on évitera de monter un micro aileron, ultra fin, (typé speed) mais plutôt une bonne pelle, bien puissante sur laquelle on pourra prendre appui en toute confiance et puis on règlera la voile en conséquence pour avoir un profil qui remonte bien au vent.
Cad : Une chute un peu plus tendue (la tête de voile ne doit pas "ouvrir à outrance" donc moins de tension à l'amure, mais en même temps, moins de creux donc aplatir le profil avec plus de tension au wish.
Le top c'est le réglage de palan d'écoute pour pouvoir modifier en nav et s'adapter en fonction des conditions mais on ne va pas tout dérégler non plus (positions/longueur des bouts, positions de pied de mat, positions des straps etc...) par ce qu'il faut garder à l'esprit qu'on ne fait ça que pour mieux pouvoir abattre donc on reste sur un compromis comme toujours.
Voilà pour le matos maintenant...
LA TECHNIQUE :
Ce qu'il faut garder à l'esprit c'est que le vent (quand il y en a) n'est jamais constant ni en force ni en direction (faut se faire une raison et l'accepter, c'est comme ça, dans certains cas ça s'explique bien mais c'est pas l'objet ici) or l'angle de remonté au vent, sereinement envisageable dépend directement de la force du vent : Plus c'est fort plus ça cape, attention en angle pas forcément en vitesse d'autant qu'on a vu que plus on serre plus ça ralenti, vous suivez ???
En fait on va jouer avec ça :
- Premier cas de figure, les conditions sont light.
Il faudra privilégier le planning à tout prix, donc on serre gentiment en gardant juste une marge de vitesse correcte pour pouvoir rendre la main au cas ou le vent baisse et conserver le planing quitte à reprendre une allure de travers pendant la "molle", voir même abattre si cela permet de choper une autre risée un peu plus loin où on pourra à nouveau se recaler au prés plus ou moins serré en fonction de la force de celle-ci, et ainsi de suite...
- Second cas de figure, c'est fort !
Là pas d'hésitation on serre à outrance j'appelle ça la position refuge c'est à dire que c'est tellement fort qu'on ne prend pas de risques et l'on reste à des vitesses qui ne posent pas de problèmes de contrôle, notamment avec le clapot de face (on garde ses forces pour la vitesse au largue, souvenez vous) mais par contre on gagne un max de terrain avec une position bloquée pas très agréable mais sans risque. Ça n'a rien de très glorieux techniquement mais ça convient parfaitement pour ce que l'on veut faire. Là si vous voulez faire les mâlins c'est vous qui gérez.
Au final, on adaptera sa conduite de planche en fonction de la force du vent avec une technique type "talon/pointe" (pas grand chose à voir avec la conduite auto... mais le nom sonne bien) pour corriger en permanence l'angle de remontée au vent afin de conserver une vitesse avantageuse. Ca se joue sur l'assiette transversale du flotteur pour de petites corrections dynamiques sans perturber la glisse de la planche. Pas question de planter les talons pour un grand coup de lof, ça doit être viril certes mais courtois sauf à envoyer le virement en fin de bord ou avant de sortir de la risée ou en cas de "refusante". On jouera aussi sur l'assiette longitudinale de la board (surtout dans le light) pour transférer un max de poids sur l'avant en se suspendant bien au wish via le harnais avec une position limite jambe arrière tendue et comme d'hab le menton posé sur le biceps "bandé" en arborant le rictus vengeur de rigueur.
Enfin comme il faudra de toute façon faire plusieurs bords on privilégiera le virement au jibe pour ne pas perdre de terrain et assurer sachant que le choix de virer ou non au moment opportun peut faire la différence au final alors on regarde sur le plan d'eau pour voir ce qui se passe au vent, (risée, refusante, adonnante, molle, iceberg...) et comme toujours avec ce type de trajectoire on gère les priorités. Ce sera d'autant plus vrai sur l'abattée, vu la vitesse bien plus élevée... enfin normalement ?
Merci pour vos commentaires/questions on est là pour débattre et j'ai pas la science infuse, juste l'envie de partager.