Merci Benoît pour ces photos-souvenir de ma performance.
Mais je me serais bien passé de ce Triatlhon d'un nouveau genre ...
Et encore que la photo de pétole a été prise à la 2ème période de pétole pas encore totale car à la 1ère l’eau était vraiment comme un miroir dans lequel le ciel et le paysage se reflétait parfaitement, si bien qu’on ne voyait même pas les hauts fonds par transparence.
Une session dont je conserverai en mémoire son originalité intégrale :
D’abord d’être le seul à planer pendant une demie-heure, te faisant un peu rager, Benoît, jusqu’à ce que tu décides de passer en 11 m2
Puis des périodes molles avec de fréquents retour au bord pour attendre que ça s’excite un peu
Ensuite l’arrivée de Ludovic remontant le courant pour venir nous rendre une visite de sympathie histoire de passer le temps en attendant le vent qui fait planer.
Et enfin un gros nuage qui apporta de bonnes rafales de vent qui me permirent de planer au taquet pendant un peu plus d’un quart d’heure sous la giboulée (vent froid, puis pluie, puis petits grêlons tout blancs, enfin je sais plus dans l’ordre mais y a tout eu !). Bienvenu le casque pour les grélons bien froids ! Les autres étaient à terre à ce moment-là.
Sacré rafraîchissement et surtout le vent est tombé totalement en 5 secondes comme je l’ai rarement vu pour laisser place à une pétole de chez pétole, à ne plus savoir d’où vient le filet d’air.
Et comme de bien entendu, je venais de quitter la rive opposée pour revenir au voitures avec normalement une marge suffisante pour y parvenir malgré le courant.
Mais c’était sans compter une méga pétole (du jamais vu en Loire) et je n’avançais pratiquement pas même en essayant de pomper et je dérivais, dérivais, dérivais tout en me rapprochant très péniblement de la rive convoitée.
Interminable traversée, le corps déhanché pour maintenir le gréement sur l’avant afin d’avancer et non de reculer …
Bien entendu j’avais déjà dépassé sacrément mon port d’attache et pour varier les plaisirs j’arrive sur des hauts fonds où je suis obligé de marcher avec une planche et une grosse 8,5 qui ne veulent pas vraiment me suivre en se prenant en croche-pied avec le courant pour la planche et en coulant à moitié pour la voile.
Et la marche à contre-courant n’est pas rapide du tout et rapidement épuisante. La voile sur la tête ça va un peu mieux mais la planche ne veut pas aller dans le sens où je vais … Enfin ça me permet de rapprocher de la rive.
Mais là surprise avant la rive je perd pied et dois remonter sur ma planche pour pomper jusqu’à la rive. J’accoste non sans mal et là cachés sous l’herbe de grosses pierres pas du tout accueillantes me causent quelques difficultés pour monter sur la rive sans trop abîmer le matos.
Je suis quand même assez loin et la perspective de marcher sur les pierres un peu agressives avec la planche pour un 1er voyage et la voile dans un 2ème car la 8,5 RS Pétole en même temps que la planche, c’est exclu.
Je commence à faire quelques 20 m et je sens une risée dans mon dos et le miroir se ride. Je retourne en arrière et je remets à l’eau difficilement en balançant mon matos et en sautant à l’eau (à cause des pierres), puis montée sur la planche, tire-veille, donc dérive pendant ce temps… et re-hauts fonds, re-marche pour les traverser.
Je remonte sur la planche, trop tôt, ça racle, je redescend, et 4 fois comme ça. Là je crois que j’ai sorti mon répertoire intégral d’injures et heureusement que personne ne m’entendait !
Enfin je parviens à la zone navigable avec une risée intéressante mais je suis obligé de me maintenir au milieu de la Loire et par moments vers la rive opposée pour remonter le courant sans hauts fonds.
Là ça y est je suis remonté au dessus de mon point départ et je vais pouvoir me diriger vers mon port d’attache en calculant une dérive raisonnable avec le courant.
Et là le vent mollit, mollit à nouveau et ça ressemble à une nouvelle pétole qui se pointe, alors je pompe, je pompe tel un Shadock pour gagner quelque mètres et surtout je vise beaucoup plus haut que mon port d’attache et là je ressors mon répertoire d’injures avec encore des inédites …
Et ça n’avance pas vite et même de moins en moins vite et je vois que ça va remettre ça avec la même galère, exactement le même film que celui que je viens de vivre… non un petit souffle me permet d’avancer lentement mais d’avancer quand même.
Et là j’ai visé tellement haut de peur de rater le point convoité que je parviens à la rive avec de la marge qui me permet de me laisser dériver et de marcher jusqu’à l’arrivée avec un Benoît qui me pointe avec son téléphone app photo.
Une galère qui en tout a bien duré une heure et j’en avais plein les bras de maintenir une RS Pétole de 8,5 sans vent. Mortel pour la tendinite …
Merci à Benoît et à Ludovic d’avoir attendu que le naufragé rentre au port !
A bientôt pour de prochaines aventures où je préfèrerais qu'on polémique sur le fait qu’il y avait force 5 ou plutôt 6 ! ! !